"La Dispute: Construction d'un territoire épistémologique commun?

La dispute n’est pas analysée comme ce qui finirait par produire un consensus, résultat d’une conciliation entre des termes opposés. Nous ne privilégions pas cette conception de la dispute, car à force de réduire l’opposition, cela reviendrait à réduire la singularité et le sens des oppositions initiales. Il s'agit plutôt de voir dans la dispute l'occasion d'élaborer un territoire épistémologique commun sans faire de cette communauté le résultat d'un compromis ou d'un consensus. Sans pour autant considérer que cet accord serait révélé par la découverte ou mieux par la réduction du différend à un quiproquo sémantique. L’irréductible pluralisme agonistique comme puissance inventive constitue notre hypothèse principale de travail.A l’issue du travail effectué au sein du projet ANR Agon et en particulier de la constitution de la base de données des querelles, nous voudrions prêter attention à la manière dont, à partir du cas particulier ou plutôt de la collection de cas, il est possible de généraliser. Et, dans ce cadre, il pourrait être fructueux de faire dialoguer cette généralisation avec une réflexion sur les rapports entre les modèles d'analyse du conflit et le corpus de cas afin de construire un espace d'analyse qui ne soit ni celui de l'application d'un modèle préexistant à un corpus ad hoc, ni celui de la généralisation hâtive à partir du cas.